Jeudi ont été ouverts les Etats généraux de la bioéthique : neuf thèmes sociétaux ou dictés par les progrès technico-scientifique seront débattus ces prochains mois : la procréation (PMA et GPA), la fin de la vie, les recherches dans le domaine de la reproduction (cellules souches, etc.), la génétique, le don d’organes, les données de santé, l’intelligence artificielle, les neurosciences et le rapport santé/environnement. A leur issue, une révision de loi Bioéthique en vigueur sera présentée devant le Parlement à l’automne.

Ces dernières années, les réformes législatives ont trop souvent donné la priorité à la technique, au marché et à la marchandisation plutôt qu’à l’éthique.
Avec comme seule justification que ce que permet les découvertes scientifiques serait forcément bon et devrait de facto devenir accessible à tous. Or les conséquences sur notre humanité sont loin d’être neutres et méritent donc une profonde réflexion anthropologique et philosophique.

Dans le cadre de la grande consultation qui est lancée, nous voulons donc rappeler au législateur qu’il n’a pas vocation à courir après la technique. Il doit au contraire conserver à l’esprit que tout ce qui peut être fait ne doit pas forcément être mis à la disposition de tous en étant légalisé par la loi. Le sage conseil de Pascal « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » doit aujourd’hui comme hier être pour lui un aiguillon. C’est dans cet esprit que nous ferons entendre nos voix, afin qu’à la question « quel monde et quelle humanité voulons-nous pour demain ? » la réponse qu’il apporte ne soit pas « le meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley.